Les attributs de la personnalité et notamment le nom, sont attribués soit de manière autoritaire (par la seule filiation paternelle) soit sous le contrôle étroit des autorités publiques, en tout état de cause selon des critères légaux prédéfinis. Nul ne doit utiliser l’identité d’une tierce quelque soit les raisons. L'usurpation d'identité, dans le monde physique comme dans le virtuel est un délit passible d'une peine de prison.
AS, Maire d’une commune du District d’Abidjan a pour habitude de recevoir des personnes à son cabinet pour écouter leurs différents problèmes ou suggestions. C’était jour de travail, quand sa secrétaire lui annonce qu'une Dame dénommée AA demande à le rencontrer. Elle est venue solliciter l’aide de celui-ci, concernant un litige foncier dont elle a le titre de propriété.
Après avoir écouté son histoire, il décide de régler le tort dont elle est victime par une solution à l’amiable. Pris de compassion, il lui propose de lui donner un montant de 2 000 000 FCFA soit 3080 EUROS, comme compensation à cause de la mauvaise manière de travailler de ses agents. Des jours après leur rencontre, il reçoit un appel téléphonique de l’oncle de Dame AA, qui est un Magistrat. Il demande au Maire de régler le problème de sa nièce au plus vite. Après l’échange par téléphone avec l’Autorité Judiciaire, le Maire fait appel à la victime et lui remet une avance de 1 000 000 FCFA. Par respect et considération envers le répresentant de Justice, il décide de se rendre à son bureau pour échanger au sujet de l’attitude de ses collaborateurs vis à vis de sa nièce ( AA). Il est reçu par le responsable juridique, mais celui-ci est surpris par cette déclaration. Le Magistrat victime d'une usurpation d'identité saisit la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) pour élucider cette affaire.
Les investigations menées par le Laboratoire Criminalistique Numérique (LCN) ont permis de remonter au détenteur du numéro utilisé pour l’appel. Il s’agit du dénommé TMN interpellé à Abobo Akeikoi. Interrogé, il déclare être le propriétaire du numéro depuis plusieurs mois. Il soutient ne pas connaître le Maire et le Procureur. Cependant, il précise être ami avec ODS agent de ladite mairie. Il ajoute qu’ODS lui aurait demandé de passer des appels, pour harceler le Maire en se faisant passer pour le Procureur. Arrêté à son tour ODS, lors de son audition a reconnu les faits. Il explique que pour mener à bien son plan, il a frauduleusement soustrait un titre de propriété à la mairie qu’il a remis à dame AA. Avec ce document ils ont réussi à soutirer la somme de 1 000 000 FCFA soit 1540 EUROS au Maire. La soi-disante victime, Dame AA est en réalité leur complice, actuellement en fuite.
En définitive, les suspects ont été mis à la disposition du Parquet d'Abidjan. Ils pourraient être poursuivis pour faux usage de faux, utilisation frauduleuse d'éléments d'identification de personne physique et escroquerie en bande organisée sur internet.
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